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William

Maréchal-ferrant aux 26 printemps – Sillonne son Alsace natale avec son camion blanc – Vit au rythme de ses coups de marteaux pour soigner les pieds des chevaux – Souvent accompagné de sa fidèle assistante Nella, staffie au caractère bien trempée.

Cavalier depuis son plus jeune âge, William se destinait à exercer le métier d’imprimeur et à ainsi garder l’équitation comme loisir. Le déclic intervient lorsque sa première jument, Brehatine, se fait soigner par un maréchal-ferrant. William se prend alors d’intérêt pour ce métier manuel et décide de se réorienter vers une formation de maréchalerie dans le sud de la France.

Après l’obtention d’un CAP, le cavalier parachève son apprentissage auprès d’un meilleur ouvrier de France et d’un ancien maréchal-ferrant de la garde républicaine. C’est finalement dans sa région de coeur, l’Alsace, que William décide de créer sa propre entreprise WB maréchalerie: « car rien de tel qu’une bonne flamenkuche et un bon picon bière après une journée de travail », s’amuse-t-il.

Ce métier ne l’ennuie jamais. Un métier manuel qui demande précision et maîtrise d’un savoir-faire ancestral. Chaque cheval est différent et William étudie méticuleusement leur locomotion pour proposer un parage ou un ferrage adapté à leur morphologie et à leur discipline. Dans son camion, véritable atelier itinérant, on retrouve tous les outils nécessaires à l’exercice de son travail : forge à gaz, enclume, touret ou encore perceuse à colonne. Qu’il est loin le temps ou l’on entendait carillonner l’enclume du maréchal-ferrant dans les forges. De nos jours, c’est le maréchal qui se déplace dans les écuries.

Pas de pied, pas de cheval

Le ferrage est considéré comme un mal nécessaire. William juge, en fonction de l’activité et de l’aplomb du cheval, s’il est utile de lui faire des chaussures sur mesure. L’opération se déroule en plusieurs étapes. William attrape d’abord le pied du cheval entre ses jambes bien serrées et contre son tablier. Puis, il coupe l’excédent de corne pour que le cheval soit parfaitement équilibré (sa chienne, Nella, en raffole !). Il choisit ensuite la taille de fer adéquate ainsi que la forme en fonction de la discipline et de la locomotion de l’équidé. Le fer est chauffé dans la forge à gaz qui monte à plus de 1200° pour pouvoir le travailler sur l’enclume comme une pâte à modeler. Un coup de marteau par ci, un autre par là, et voilà le fer parfaitement adapté a la forme du pied du cheval.

Le moment le plus impressionnant est certainement celui où William vérifie la bonne dimension du fer directement sur le pied de l’équidé. Le fer est alors encore chaud et produit un épais nuage de fumée. Aucune inquiétude, le cheval ne ressent absolument rien ! Le fer est ensuite refroidi dans un seau d’eau froide puis soumis à la meuleuse pour le biseauter et le faire briller. Vient enfin l’étape de fixation du fer, appellée le brochage. Les clous doivent être parfaitement placés sur la ligne blanche pour ne pas risquer de gêner ou de blesser le cheval. Il ne reste plus qu’à river les clous, l’étape dite des lacets, pour que le fer reste bien accroché durant les sept prochaines semaines.

L’opération de ferrage des quatre pieds dure environ une heure.

Un véritable savoir « fer »

William lance son activité en 2017, une année dont il garde un souvenir tout particulier. Cette année-là, il est appelé en tant que maréchal-ferrant de garde pour un concours équestre. Il a notamment pour mission de remettre un fer au cheval d’une propriétaire d’un haras alsacien. Sur place, William observe que le cheval a « les pieds longs ». Il décide alors de le referrer entièrement avant le début du concours. Un choix payant puisque le cheval gagne le Grand Prix 135 deux heures après son intervention. La propriétaire lui propose alors de s’occuper de l’ensemble des chevaux du haras. Une merveilleuse opportunité qui lui a ouvert les portes de nombreuses autres écuries: « Une simple rencontre peut se transformer en une grande aventure. », résume-t-il.

Le cheval sera toujours plus fort que nous. Il vaut mieux l’amener à coopérer docilement

William Bonnaud, MarÉCHAL-FERRANT

William ne prend jamais les chevaux par la force: « Le cheval sera toujours plus fort que nous. Il vaut mieux l’amener à coopérer docilement », explique-t-il. C’est que ces animaux pèsent environ 600 kg ! Il aime travailler en musique et parler aux chevaux pour gagner leur confiance.

Son credo: temps qu’il y a des chevaux, il y aura du boulot. Le métier de maréchal-ferrant est évidement physique et difficile. Le dos est fortement sollicité, courbé sous le cheval. Prévoyant et désireux d’exercer sa profession le plus longtemps possible, William a donc investi dans une ceinture dorsale. C’est aussi un métier où l’on ne compte pas ses heures, comme tout artisan. Mais William ne changerait de profession pour rien au monde, heureux de pouvoir vivre d’une passion renforcée d’écurie en écurie.

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