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Des boeufs sous les pommiers

C’est au coeur du Pays de Caux, en Normandie, que François-Xavier poursuit l’histoire de la ferme familiale entre respect des traditions et modernité. La ferme du P’tit clos Normand est un lieu d’échange qui cherche avant tout à préserver et réinventer les produits qui ont fait la réputation de la région tels que le boeuf normand herbager ou encore le cidre bouché. Une production en économie circulaire dans le respect de l’environnement et du terroir normand.

Il est 9 heures lorsque je retrouve François-Xavier Craquelin à la ferme du P’tit Clos Normand après une nuit paisible dans la Tiny House située à proximité des pommiers. La journée de François-Xavier a débuté il y a déjà plusieurs heures: « Je me suis levé à 5 heures du matin pour m’occuper du troupeau et je ne suis pas couché avant minuit car ce soir j’ai le gala de patinage de ma fille », explique-t-il. C’est que l’agriculteur ne manque pas d’idées et surtout de travail depuis qu’il a repris l’exploitation familiale en 2002.

J’ai eu le besoin, ce n’est même pas l’envie, c’était le besoin de revenir.

Francois-Xavier CRAQUELIN, AGRICULTEUR

Diplôme d’ingénieur en poche, François-Xavier poursuit sa scolarité dans une école de commerce et débute une carrière toute tracée à Paris notamment à la Caisse des Dépôts auprès de jeunes qui souhaitent créer leur entreprise. Attaché à sa normandie natale, il est frappé par le mal du pays : « j’ai eu le besoin, ce n’est même pas l’envie, c’était le besoin de revenir. À la fois parce que j’étais attaché à cette ferme familiale puis aussi parce que ce parcours extérieur m’a fait rencontrer des gens qui ont osé ».

De retour à la ferme, il s’associe à ses parents, proches de la retraite, alors à la tête d’une soixantaine de vaches laitières. Soucieux de valoriser le terroir local et de vivre dignement de son métier, François-Xavier réoriente petit à petit la production laitière vers une production de viande de boeuf de race normande et de cidre bouché.

Le boeuf cidré

L’idée de François-Xavier est à la fois simple et complexe: préserver des activités traditionnelles de la Normandie, comme l’élevage en plein air, et s’appuyer sur les cultures présentes sur l’exploitation depuis des décennies, en particulier les vergers.

Il mettra 5 années à mettre fin à la production de lait pour la remplacer par de l’élevage herbager. Il commence par des races Aquitaine et Limousine mais finit par opter pour la Normande, reconnaissable à ses lunettes tachetées marron: « La race normande est une race rustique, plutôt résistante, docile et que l’on connait mieux que d’autres car locale », justifie-t-il. Principalement utilisée pour le lait, François-Xavier réhabilite cette race pour une production de viande désormais reconnue pour sa qualité.

Dans notre métier, on peut passer une journée sans voir personne. Le cidre permet d’échanger avec les gens sur ce que l’on fait.

Francois-Xavier CRAQUELIN, AGRICULTEUR

Parallèlement à l’activité d’élevage, François-Xavier relance une production cidricole, sur 16 hectares de vergers dont 3 hectares de pommiers hautes tiges et 13 hectares en basses tiges avec une place de choix pour les variétés cauchoises comme la Petite Jaune, l’Antoinette, la Noël des Champs ou encore la Fréquin. « L’idée, c’était de valoriser ces pommes et de créer du contact. Dans notre métier, on peut passer une journée sans voir personne. Le cidre permet d’échanger avec les gens sur ce que l’on fait ».

Rien n’arrête cet agriculteur audacieux. Inspiré par le boeuf de Kobé, un boeuf nourri à la bière, il imagine alors nourrir ses Normandes avec le cidre de la ferme. Après quelques années de réflexion et d’échanges avec les services vétérinaires, François-Xavier se lance dans l’aventure et nourrit 3 premiers boeufs en 2012 avec un savant mélange de cidre et d’aliments produits sur place.

Il se fait aider par un laboratoire de Villers-Bocage pour trouver le bon dosage: 15 litres de cidre bio par jour sur les 4 derniers mois pour chaque animal: « Pour un animal qui fait une tonne c’est comme si vous buviez une bouteille de cidre par jour, pour certain ce n’est pas un problème », plaisante François-Xavier. Le bien-être des boeufs est également un ingrédient essentiel. Ces derniers sont élevés entre 3 ans et demi et 4 ans avec trois cycles de pâturage. Le boeuf cidré a rapidement trouvé son public de curieux gourmands. Parmi ses clients de la première heure, Christophe Mauduit de l’Auberge des Ruines à Jumièges et David Goerne du Manoir de Rétival.

La ferme comme un écosystème

Créer une alchimie entre tous les éléments de la ferme: C’est la mission que s’est donné François-Xavier. « Il faut une alchimie entre les bâtiments, les terres et les savoir-faire. Quand on mixe tout cela, on arrive à créer des connexions et des opportunités ». Le respect de l’environnement et l’économie circulaire sont des piliers de l’exploitation. Autonomie alimentaire de l’élevage, cidre en agriculture biologique, préservation des praires sont autant de pratiques vertueuses développées à la ferme du P’tit clos Normand. « C’est le bon sens paysan », affirme François-Xavier.

La ferme est aussi pensée comme un lieu d’échange et d’accueil: « L’accueil permet la transparence. Cela me permet d’échanger avec les gens et de montrer la réalité du métier ». En plus de la boutique sur place, François-Xavier a récemment installé une Tiny House sur une de ces parcelles qui accueille des hôtes avides de nature et de calme. Une déconnexion idéale pour une reconnexion au vivant et au monde rural.

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