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Ça roule ma poule !

Sur les routes de la Vélomaritime, les paysages normands défilent, d’une campagne verdoyante à un littoral imprégné par l’air iodé. C’est dans le village de Gonneville-en-Auge, situé entre terre et mer, que rayonne la ferme Gonnegirls : une ferme biologique multi-activités centrée sur la régénération des sols. Laissant derrière elles carrières en finance et en marketing, Gaëlle Bonnieux et Claire Wills Diquet embarquent maris et enfants dans ce projet agricole entre maraichage, poules pondeuses ou encore garde de chevaux. Une rencontre haute en couleur au cours de laquelle les deux femmes racontent leur aventure, de la formation suédoise en permaculture chez Richard Perkins à la création de la ferme au coeur de la Normandie. Who run the world ?

La ferme GonneGirls, c’est le fruit d’un changement de vie radical. D’un côté, Gaëlle, une normande travaillant dans la micro-finance, et de l’autre Claire, une sud-africaine, experte en publicité. Ce projet ambitieux prend forme lorsque Xavier, le mari de Claire, hérite d’une ferme familiale située à Gonneville-en-Auge. Pour Claire, il était impossible de vendre ce bien. « En Afrique du Sud, nous sommes très attachés à la terre. On ne vend jamais ! », raconte-t-elle.

Les deux amies ont alors une idée : développer un projet agricole multi-activités centrée sur la régénération des sols. Et c’est ainsi que le ferme GonneGirls prend vie : un lieu, une rencontre, et des envies communes. Gaëlle et Claire s’installent à la ferme en juillet 2019 et embarquent maris et enfants dans l’aventure.

Un projet porteur de sens

Lorsque Gaëlle et Claire racontent les prémices de leur idée, leurs proches sont d’un très grand soutien, tout en les avertissant sur les difficultés d’un tel projet : l’instabilité, l’exigence, la fatigue, la dépendance aux éléments. Mais cette envie est mûrement réfléchie. « Nous n’avons pas plaqué notre vie du jour au lendemain ! Cela nous a pris 5 ans pour créer Gonnegirls » expliquent-elles.

Au cours de ces cinq années, les deux femmes se sont notamment envolées pour la Suède, afin de suivre une formation chez Richard Perkins, créateur de la ferme permacole la plus septentrionale d’Europe. Cette dernière les a notamment ouvertes à la technique de la polyculture, élargissant leur projet de maraîchage bio à celui d’élevage de poules pondeuses.

Au-delà d’une ferme, nous avions envie de faire quelque chose qui avait du sens, pour la terre et pour les gens

Gaëlle Bonnieux, Cofondatrice de la ferme GONNEGIRLS

Cette formation auprès de Richard Perkins a été un véritable tremplin pour le projet GonneGirls. Elle démontre qu’avec des moyens simples et beaucoup d’énergie, il est possible d’obtenir une production qualitative et quantitative. Des légumes sains, goûteux, sans chimie et sans mécanisation. C’est exactement ce que souhaitaient Gaëlle et Claire : contribuer à la solution et non au problème. « Au-delà d’une ferme, nous avions envie de faire quelque chose qui avait du sens, pour la terre et pour les gens », explique Gaëlle.

Une ferme multi-activité

Gaëlle et Claire entretiennent aujourd’hui une ferme de plus de 14 hectares, aux multiples activités : maraîchage, vente d’œufs, pension pour chevaux et gîte. Des activités indépendantes financièrement les unes des autres, mais qui ne cessent d’interagir entre elles. Contrairement à la majorité des exploitations maraîchères en France qui dépassent les 10 hectares, Gaëlle et Claire ont font le choix d’une production sur une surface de 2 000 mètres carrés.

La ferme GonneGirls n’est pas qu’un lieu de production, c’est un lieu vivant où les gens aiment s’arrêter

Gaëlle Bonnieux & Claire wills diquet, Cofondatrice de la ferme GONNEGIRLS

Le maraîchage donc, pour produire et vendre de bons légumes. Mais aussi la vente d’œufs bio grâce à la présence de 250 poules rousses sur le terrain. Selon les principes de la permaculture, les animaux sont très bons pour régénérer les sols: « La permaculture, c’est un concept, mais c’est surtout une boîte à outils », explique Claire. C’est ainsi que les poules, élevées en plein air, sont déplacées tous les trois jours. Les œufs sont vendus en direct à la ferme les mardis et samedis, mais également livrés à Paris chez des professionnels.

La ferme propose également une pension pour chevaux « Claire est cavalière, alors le cheval s’est rapidement imposé », raconte Gaëlle. Enfin le gîte, pour faire des rencontres et nouer des liens. « La ferme GonneGirls n’est pas qu’un leu de production, c’est un lieu vivant où les gens aiment s’arrêter. » résument les deux néo-paysannes.

Gaëlle et Claire ne rencontrent pas de difficultés pour valoriser toutes ces activités. Leurs carrières respectives les ont aidées à imaginer une communication moderne et authentique, à leur image.

Keep going GonneGirls

Des projets, Gaëlle et Claire en ont plein la tête. Dans un monde rêvé, où l’agriculture biologique serait reine, elles aimeraient créer un étang pour récupérer l’eau de pluie, installer des panneaux solaires ou encore produire la nourriture des poules.

Gaëlle et Claire envisagent également d’ouvrir un café. Une activité qui permettrait de créer toujours plus de liens avec les consommateurs: « C’est plus facile de vendre nos œufs quand les consommateurs voient comment les poules vivent » racontent-elles. Une transparence nécessaire et bénéfique. Tenir une ferme, « c’est pas pour les cœurs faibles », conclut Claire en rigolant.

L’épisode « Here lives the story of the beginners » revient sur le parcours de Gaëlle et Claire, de leur changement de vie à leur installation à la ferme en passant par le rôle de la communication dans les projets agricoles.

Itinérance

L’itinéraire de La Vélomaritime se compose de 53 étapes. Au départ de Dunkerque, voici mes étapes pour rejoindre Gonnevile-en-Auge:

  • Dunkerque
  • Calais
  • Boulogne-sur-Mer
  • Berck
  • Le Crotoy
  • Dieppe
  • Saint-Valery-en-Caux
  • Fécamp
  • Étretat
  • Le Havre
  • Honfleur
  • Cabourg

En collaboration avec

La Vélomaritime

De Roscoff en Bretagne, à Dunkerque, à la frontière Belge, la véloroute continue à 100% traverse des sites mythiques tels que la côte de Granit Rose, le Mont-Saint-Michel et sa baie, les Plages du Débarquement, les falaises d’Étretat, la Baie de Somme ou encore la côte d’Opale. Avec une part importante de voies partagées, c’est un itinéraire vélo idéal pour les cyclistes en recherche d’évasion, de défi, de découverte culturelle et gastronomique.

https://www.lavelomaritime.fr/

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